Attac France have released a statement (in French), in support of Pablo Solón.
Mardi 11 Juillet 2017, par Attac France
Nous apprenons avec effroi que Pablo Solón, ambassadeur de la Bolivie aux Nations unies de 2009 à juin 2011, et Rafael Archondo, journaliste connu en Bolivie, sont sous le coup d’une accusation du gouvernement bolivien, qui pourrait aller jusqu’à leur emprisonnement.
Pablo Solón est un activiste, dans le domaine du social et de l’écologie. Il a été ministre du commerce extérieur, ambassadeur de Bolivie pour l’intégration et le commerce (2006-2008), et ambassadeur aux Nations unies (2009 – 2011). Il est à l’origine de l’adoption par l’Assemblée des Nations unies de plusieurs résolutions dont la reconnaissance du Droit humain à l’eau et de la déclaration de la Journée Internationale de la Terre-Mère. Il a été responsable pour la Bolivie des négociations climatiques aux Nations unies. Après avoir été directeur exécutif à Bangkok de Focus on the Global South ((2012-2015), il est actuellement directeur de la Fondation Solón créée à La Paz en 1994, pour promouvoir l’œuvre et la pensée de l’artiste bolivien Walter Solón Romero (1923-1999). Cette fondation est engagée sur les questions de l’eau, du changement climatique, de l’énergie, des accords commerciaux et des alternatives systémiques.
Il a joué un rôle important dans les années 1990 en participant aux mouvements sociaux boliviens, en particulier les « guerre de l’eau » contre les privatisations à Cochabamba et Los Altos. Actuellement Pablo Solón, conscient des impasses de l’extractisme et d’un développement productiviste, soucieux du devenir des sociétés d’Amérique Latine, est fermement engagé contre la construction des méga-barrages de Chepete et El Bala.
Comme ambassadeur aux Nations Unies, Pablo Solon a démissionné en 2011 pour marquer son désaccord avec la répression des peuples indigènes du parc Tipnis, mobilisés contre la construction d’une route traversant leur territoire. Il est accusé d’avoir « illégalement » nommé Rafael Archondo pour le remplacer auprès de l’ONU alors que celui-ci avait été nommé par le président Evo Morales suppléant de Pablo Solon auprès des Nations-Unies. Rafael Archondo est, lui, accusé d’avoir prolongé illégalement son mandat, ils risquent tous les deux quatre ans de prison.
Face au ridicule de cette accusation « politique » visant l’intimidation et la réduction au silence d’opposants, ils ont le soutien de la population et de nombreux mouvements sociaux en Bolivie. Attac-France exprime sa solidarité avec les accusés et avec tous ceux qui aujourd’hui, en Bolivie, se conforment à la Constitution instituant le « Vivir Bien » et font vivre des voies alternatives sans sacrifier les humains, la Terre et la démocratie.
Pablo est notre ami et notre allié. Il a joué un rôle essentiel dans la compréhension des négociations climatiques et se bat avec nous pour faire émerger et vivre une justice climatique. Il est engagé dans un combat que nous soutenons pleinement : inventer des voies de sortie d’un système qui sacrifie à la fois les humains et la nature, contester le capitalisme et le néolibéralisme en même temps que le productivisme et l’anthropocentrisme. Avec le soutien financier du CCFD-Terre Solidaire, et avec l’ONG Focus on the global South, la Fondation Solón est notre partenaire pour une initiative visant à faire émerger des alternatives systémiques. Pablo Solón a participé à plusieurs de nos universités d’été et sera à Toulouse au mois d’août pour l’université des mouvements sociaux organisée par le réseau Attac.
Nous demandons au gouvernement bolivien de retirer ses accusations contre Pablo Solón et Rafael Archondo et d’assurer les conditions d’un débat démocratique sur ses grands projets d’aménagement, en accord avec la Constitution bolivienne.